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IMMERSION

IMMERSION

ANADOL REFIK, Infinity Room, installation immersive, 2015.


IMMERSION ET ART IMMERSIF

 
 

Dans son éternelle quête de l’ailleurs, l’Homme a mis au point de nouvelles façons de créer des environnements distincts de celui qu’il habite au quotidien afin de s’évader. Avec les avancées technologiques du XXIème siècle, comment les arts numériques se servent de l’immersion pour placer le corps comme vecteur d’expérience esthétique et artistique ?

 
 
 
 
 
 

Immersion, définition et perspectives historiques

 
 

L’immersion est le fait de se retrouver dans un milieu étranger et sans contact avec son milieu d’origine. Elle se présente comme un nouveau rapport à l’espace. L’immersion n’est pas une notion nouvelle en art : on la retrouve des peintures rupestres aux installations monumentales contemporaines en passant par les décors exubérants du Baroque.

Cependant les arts numériques s’emparent de cette notion, l’interrogent et lui ouvrent de nouvelles possibilités pour apporter au spectateur une expérience inédite et enrichie d’un univers exacerbé par l’émotion qu’il reçoit1. Cet art immersif interroge le rapport au monde : il modifie la façon dont le corps habite et vit sa réalité. En ce sens, l’accent mis sur l’immersion des arts numériques se trouve dans la continuité d’artistes, qui, à partir de la seconde moitié du XXème siècle, ont particulièrement interrogé cette notion.

Par exemple, des courants artistiques, tels que le mouvement Fluxus, commencent à réfléchir à un art qui serait immersif par sa capacité à abolir toutes les frontières qui existent entre l’art et la vie. De la même manière, le théâtre immersif, à l’instar de la troupe du Living Theatre2, rompt avec le dispositif de monstration grâce à la chute du 4ème mur. La frontière entre fiction et réalité devient donc poreuse et inscrit le spectateur au sein de l‘action qui se déroule. L’art se vit, il s’expérimente et donc nous immerge.

À l’ère du numérique, l’art immersif prend une place importante dans les démarches créatives. Il met le spectateur au centre du dispositif : cette place centrale lui permet de se sentir enveloppé. Il s’agit d’un art où le corps est vecteur d’une l’expérience où l’espace-temps est redéfini au travers de la création protocolaire de nouvelles réalités.

 
 
 

Mettre le corps au centre grâce à la création d’un univers physique englobant
 
 

L’art immersif passe par des procédés qui immerge le corps dans un espace physique donné. L’exemple de l’évènement Space camp (organisé en novembre 2019 par Seconde Nature et Zinc à Aix-en-Provence) est à ce titre parlant. Allongez-vous dans le Dôme et laissez-vous transporter par l’ensemble du dispositif, telle était la seule consigne donnée au spectateur pénétrant dans le dôme géodésique installé pour l’occasion. Cet espace si particulier permet au spectateur d’être immergé, d’une part par son architecture pénétrable, et d’autre part par ce qu’on y vit : il y est entouré à 360° d’images projetées sur la paroie interne du dôme (à l’image d’un planétarium) et de sons diffusés par des enceintes. Les œuvres présentées visaient à faire ressentir au spectateur des sensations vécues par les astronautes.
 

Cette expérience immersive dans laquelle il n’y a plus ni jour, ni nuit, ni haut, ni bas, est une expérience limite du corps dans son appréhension de l’espace3.
 
L’expérience de l’astronaute dans l’espace semble être une expérience totale. Le corps est complètement englouti dans le vide, l’espace qui l’entoure est à la fois dense et infini. La dimension haptique, plus que simplement optique, rapproche la sortie extravéhiculaire de certaines œuvres contemporaines4.

 

Les artistes ont pris en compte la surface de projection pour créer des jeux de perspectives, de son et d’illusions d’optiques. En s’affranchissant de la notion de cadre, le corps entier du spectateur est plongé dans une réalité nouvelle, une capsule temporelle et visuelle.

 
 
 

 
 
 

Placer virtuellement le corps au centre d’un nouvel environnement

 
 


L’immersion peut être vécue en se plongeant dans un environnement physique palpable, mais grâce aux avancées technologique, l’immersion peut également se faire virtuellement.

Dans Morceaux choisis, une exposition de Nicolas Clauss, une des oeuvres est présentée dans un casque de réalité virtuelle. Cette oeuvre est constituée d’éléments graphiques extraits des fonds patrimoniaux de la ville d’Aix-en-Provence. Le spectateur est plongé dans un tableau virtuel, dans lequel il voyage : il se retrouve dans une situation englobante proche de celle que l’on peut avoir en lisant un livre, il est ici et ailleurs à la fois.

Grâce à la réalité virtuelle, le spectateur n’a plus besoin de se rendre dans un lieu spécifique pour être immergé. En effet, ce n’est plus l’intégration du corps dans un lieux tangible, mais c’est la simulation du déplacement dans un environnement artificiel et plus direct qui crée l’immersion.

 
 
 

 
 
 

POUR CONCLURE

 
 

Avec l’essor des pratiques numériques, l’immersion est de plus en plus problématisée et vient répondre au désir d’expérimentation de nouveaux environnements merveilleux.

En plaçant le corps comme vecteur d’expérience esthétique et artistique, l’art immersif convoque l’ensemble de nos sens et de nos émotion, d’une manière incontrôlable. Les environnements numériques proposent de nouvelles expériences audio-visuelles variées et propre à certains contextes qu’ils soient tangibles ou virtuels.

 
 
 
 
 
 

2 Le Living Theatre est une compagnie de théâtre fondée en 1947 par Judith Malina (1926-2015) et Julian Beck (1925-1985). Cette compagnie tente de renouveler les formes théâtrales, notamment donnant une place prépondérante aux spectateurs.

3 Seconde Nature Zinc, Dossier pédagogique Space Camp, Aix-en-Provence, Marseille, 2019, p.23-24.

4 Ibidem, p.21.


 
 
 
 



Conception – Réalisation

Cette plateforme ressource a été conçue par Seconde Nature et ZINC.

  

Financement & Accompagnement

La réalisation de ce site a été rendue possible grâce au mécénat de la fondation Daniel et Nina Carasso, et l’accompagnement théorique du réseau Canopé 13

 

Soutiens

Les équipes de Seconde Nature et ZINC ont pu y consacrer un temps considérable grâce au soutient des collectivités et institutions suivantes : Ministère de la Culture, Conseil Régional PACA, Conseil Départemental des Bouches du Rhône, Métropole Aix Marseille Provence, Ville d’Aix en Provence.

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