Comme un mur réservé aux graffitis dans une ville, tout le monde est ici invité à s’emparer de l’écran et de peindre selon son gré, sans contrainte d’espace et de motif. L’éclat des graffitis, inscriptions et autres dessins lumineux est déterminé par la quantité d’eau apposée : plus la pose est récente et donc mouillée, plus l’écran brille. Cette oeuvre joue contre le temps, elle se modifie sans cesse au fur et à mesure que l’eau sèche.
En résulte une oeuvre toujours mouvante, fruit de la multitude de sensibilités des visiteurs. N’importe qui peut devenir artiste, le visiteur devient créateur et il peut laisser libre cours à ses envies dans une oeuvre absolument éphémère.
L’artiste s’inscrit dans un mouvement des arts numériques qui s’intéresse à l’urbanisme, qui souhaite interagir avec les éléments naturels. Ainsi, Waterlight Graffiti pourrait s’imaginer comme un élément pérenne de la ville, muable dans sa composition artistique et n’entrainant aucune dégradation.
L’oeuvre est le résultat d’une vision chinoise de l’artiste. L’utilisation de l’eau est inspirée de la calligraphie traditionnelle qui utilise l’eau comme encre et l’utilisation de panneaux LED fait, quant à elle, référence à ces affiches numériques de publicités et d’informations qui pullulent dans les villes. Il fait se rencontrer ces deux éléments pour créer une oeuvre féérique qui renvoie aux ardoises magiques de notre enfance et qui nous fait joyeusement transgresser l’interdiction de mélanger eau et électricité.