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Prévisible

<i>Prévisible</i>

Schmitt,Antoine Prévisible,installation vidéo 2013, Galerie Zola

Bien plus qu’une curiosité géographique, la Sainte-Victoire est le symbole d’Aix-en-Provence. Depuis Cézanne, nombre d’artistes s’en sont emparé·es, de Véra Molnár à Fabienne Verdier, jusqu’au nouveau 6MIC conçu par Rudy Ricciotti. La Montagne semble hanter l’inconscient des aixois et de tou·tes ceux·elles qui la connaissent. La vie géologique a lieu dans le temps long, les phénomènes qui la régissent nous sont imperceptibles ainsi elle se construit sur le fantasme de l’éternité. Elle est de nos repères inchangés, telle un phare, elle nous rassure sur ce qui sera toujours là. Mais est-ce si sûr ? À l’ère de l’anthropocène, ne peut-on pas penser que cette dernière, comme le reste des choses et des êtres, ne subisse pas les changements à venir ? C’est que semble nous montrer Prévisible – hétérotopies #2 d’Antoine Schmitt.

 

Prévisible – hétérotopies #2 (2019, production M-topia) est une installation générative interactive audiovisuelle visible online.

 

Avant même que la vidéo ne commence, nous pouvons voir inscrit des informations en haut à gauche sur la nature du site ainsi que des données relatives aux températures et précipitations. En haut centré, une date, celle de 2020. Devant, ce célèbre massif de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur connu internationalement grâce au peintre Paul Cézanne. Au centre, en dessous de cette date est inscrit “démarrer le temps”, laissant entendre que nous sommes les seuls à pouvoir activer l’œuvre.

Face à l’œuvre, le-la spectateur·rice est invité·e à appuyer sur un bouton rouge pour « démarrer le temps » – action minimale mais lourde de conséquence. Nous devenons acteur·rices malgré nous de ce qui va arriver. Sous nos yeux, une modélisation du Grand site Sainte-Victoire s’agite. La Montagne, perdue, flotte dans dans un espace noir. Ce lieu –la Sainte-Victoire – bien réel pourtant, est désormais sans repère géographique. Ce n’est bien sûr pas sans rappeler les espaces hétérotopiques théorisés par Michel Foucault, « contestation à la fois mythique et réelle de l’espace où nous vivons » dont le titre de l’œuvre fait écho.

 

Le projet prend comme point de départ des simulations de modèles climatiques issus d’une étude menée par le bureau d’études GeographR sur l’évolution du climat sur le territoire. L’oeuvre d’Antoine Schmitt montre les variations de température et de précipitation de 2020 à 2100. Projection probable mais angoissante dans un futur pas si lointain, déclenchée par notre action initiale, nous rappelant que nous sommes tout·e·s responsables du dérèglement climatique. Les modèles mathématiques et physiques sont inquiétants puisque bien réels, nous faisant nous demander si la science permet véritablement de savoir de quoi demain sera fait. L’espoir est-il encore possible ? À ces interrogations soulevées par la prospective, Antoine Schmitt répond de manière poétique. La montagne est vivante, corps organique souffrant, elle devient un cœur qui bat au rythme des changements qu’elle subit. Les couleurs varient du chaud vers le froid en fonction des températures, les formes s’étirent ou se rétractent en fonction des précipitations. Arrivé·es en 2099, le temps semble comme être suspendu, puis tout revient en arrière. Alors, nous pouvons tout recommencer. Nous revenons au présent pour pouvoir changer le futur. L’œuvre est basée sur un programme aléatoire qui fait qu’elle ne présente jamais deux fois le même scénario. Reste à espérer que ce qui nous attend ne soit pas si prévisible.

 

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