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COUDSI Cléa & HERBIN Éric

COUDSI Cléa & HERBIN Éric

Depuis 2002, Cléa Coudsi et Eric Herbin créent un espace de travail commun composé d’installations vidéographiques, photographiques et sonores. Chaque œuvre constitue un territoire marqué par une géographie politique et affective, sensorielle et mémorielle.

Dans leurs diverses installations, Cléa Coudsi et Eric Herbin sollicitent le spectateur à travers une pluralité de sens. En exploitant nos moyens de communication passés et présents (carte postale, courriers, internet, etc.), ils cherchent à mutualiser nos désirs, nos connaissances, nos histoires et profiler une carte commune. Les fictions qu’ils constituent sont des exemples virtuels de mondes possibles. Il ne faudrait pas entendre ici que la fiction nous isole de la réalité. « Le paradoxe c’est qu’en nous ouvrant l’espace des possibles, la fiction nous permet de mieux maîtriser le réel. Leurs oeuvres les plus récentes résultent de systèmes, à la fois complexes et discrets, mus par l’énergie électrique.

Ils « bricolent » des relations entre des voix (et les histoires qu’elles racontent), des lieux, des phénomènes, des matériaux. La forme que présente ces derniers, l’usage qui en est fait et les fonctions qu’on leur trouve président à la conception et à la construction d’agencements techniques. Les appareils crées, très souvent complexes, présentent de nombreuses marges d’indéterminations mettant les artistes dans l’incapacité de maîtriser le processus, les « exposant » à l’inconnu de ce qui sera révélé par le mouvement propre d’un réel qui leur échappe. Leurs appareils bredouillent. Les artistes donnent à voir des frottements, des vibrations, des crissements ou encore des agitations, désordonnées et géométriques à la fois, qui échouent la plupart du temps à engendrer des mots, des phrases, du texte, du code… Dans chacune des réalisations, une même histoire se raconte : celle d’un temps qui se poursuit au présent.



Quelques oeuvres

Où Maintenant (2009)

Où Maintenant

Plusieurs centaines d’enveloppes sont fixées sur un mur. Elles sont visibles du côté du rabat qui sert à leur fermeture. Aucune trace n’est visible sur ces enveloppes. Elles sont neuves, n’ont jamais été scellées, envoyées.

Où Maintenant sont plusieurs centaines d’enveloppes fixées sur un mur. Elles sont visibles du côté du rabat qui sert à leur fermeture. Aucune trace n’est visible sur ces enveloppes. Elles sont neuves, n’ont jamais été scellées, envoyées.Chaque enveloppe a été transformée en membrane de haut-parleur et vibre au rythme de courtes bandes sonores. Les bandes sonores sont constituées de voix de synthèse entièrement modélisées et générées à l’aide de logiciels informatiques. Elles retranscrivent le texte écrit de milliers de SMS sous forme de suites de phonèmes.

Au premier abord le spectateur entend une légère rumeur. En fermant le rabat de l’enveloppe il amplifie la bande sonore. Plus le rabat est fermé plus le niveau sonore est élevé. Le papier vibre, frémit sous ses doigts ; une légère source de chaleur se diffuse. On peut donc considérer que les pochettes en papier enveloppent la voix de messagers.

Les enveloppes sont les peaux des voix.Si le spectateur ouvre l’enveloppe le son disparaît.

Les thèmes abordés par les utilisateurs de SMS sont très souvent liés à des problématiques de l’instant. Des rendez-vous pris ou ratés, des localisations, des retards, des secrets, des plaisanteries, des révélations … sont échangés par dizaines de milliers chaque minute. Ces messages nous font penser à certains papillons qui périssent quasiment immédiatement après leur apparition. Des pensées furtives, des émotions fugaces, de brefs éclats.

Parfois les voix commettent des erreurs de traduction. L’utilisateur du SMS – texte brut, rarement relu par son expéditeur – se sert d’une écriture codifiée. Il écrit phonétiquement, avec de nombreuses abréviations ou au contraire étire un mot, insère des icônes, des symboles d’émotions, ou use de manière inédite de la ponctuation… Parfois le ton utilisé n’est pas approprié au sens du message.

Ces voix ne vont pas vieillir ni se transformer dans le temps. Elles sont, elle aussi, sans histoire, sans passé, suspendue dans un présent perpétuel. Car c’est bien d’un questionnement sur le temps qu’il s’agit avec cette installation. D’un temps immobilisé, où se succèdent de vifs moments à la fois précieux et fragiles.Cependant la surface blanche des enveloppes se recouvre au fur et à mesure des expositions de traces de doigts. Les manipulations des spectateurs marquent l’installation dans le temps.

Cette installation veut créer un appareil d’écoute unique, un espace de résonance qui, comme la maison de Fama décrite par Ovide dans le douzième livre des Métamorphoses « tout entière, vibre, renvoie les paroles et répète ce qu’elle entend ; à l’intérieur pas un coin où règnent le calme et le silence ».



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